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Jeune prof de yoga en syndrome de l'imposteur

Jeune prof de yoga ? Apprends à aimer ton syndrome de l’imposteur !

Je commence cet article par te dire un grand Bravo, c’est gééénial !

Chelou hein ?

Je t’explique : de mon point de vue, cela veut dire que tu es en train de passer un cap.

  1. Que l’inconfort que tu ressens, c’est le chemin sain vers une évolution de l’enseignement de ton yoga.
  2. Le succès se trouve au-delà de la peur et de l’inconfort : et pourtant, tu trouves le courage et les ressources au quotidien pour te présenter devant tes élèves
  3. Que tu fais quelque chose que tu aimes, qui est important pour toi et qui te tient à cœur. Si tu t’en fichais, tu ne ressentirais pas ce syndrome de l’imposteur.
  4. Que tu t’es mis en action vers quelque chose que tu ne maîtrises pas encore selon tes critères d’excellence.
  5. Et enfin, un grand bravo parce que ça veut dire que forcément tu es en train d’apprendre quelque chose sur toi.

Rassure-toi, on a tou.x.tes ressenti ce fameux syndrome de l’imposteur.

Personnellement, je n’ai jamais vraiment aimé ce mot. Emprunté au vocabulaire médical, le mot « syndrome » nous place dans la catégorie malades et symptomatiques.

Alors ici, et pour alléger notre fardeau 😉, je vais l’appeler « ressenti de l’imposteur » ou « phénomène de l’imposteur ».

Quelle est la définition de ressenti de l’imposteur ? C’est le phénomène mental selon lequel (1) on se pense moins compétent que ce que l’on est vraiment, ou (2) moins compétent que ce que les autres pensent, ou (3) moins compétent que ce que l’on perçoit que les autres pensent de nous.

On pense que les autres (nos élèves, nos confrères, nos consœurs, notre famille…) nous voient comme compétents, alors qu’intérieurement, nous ressentons l’inverse.

C’est un cumul de doutes sur ses connaissances, ses compétences, ses talents, ses capacités voire même de son intelligence.

Souvent d’ailleurs, quand on est en proie à ce ressenti, on attribue notre succès à une cause extérieure (un événement, une coïncidence, un horaire, la météo, la chance, etc.)

Et en revanche, qu’en cas d’erreur ou d’échec, il est probablement plus facile pour toi de t’auto-attribuer une cause interne à ton approximation.

Comme quoi, s’attribuer les lauriers de sa médiocrité est plus facile que de s’attribuer les lauriers du mérite et de la gratitude.

Alors avec ça, super, on fait quoi ?

Démasquons les vraies raisons de ce ressenti de l’imposteur.

Ce qui se cache derrière en vérité, c’est la peur que tu as d’être démasqué.e.

Que les gens qui croient en toi, qui suivent tes cours, voient sous ton masque et qu’ils découvrent, en fait, au grand malheur pour toi, que tu n’es pas aussi bon.ne, que tu n’es pas aussi compétent.e, que tu n’es pas aussi dévoué.e ou professionnel.le que ce que tu parais.

Ça pique ?

Je sais. C’est pour ça qu’en fait, tu travailles beaucoup, que tu passes un temps infini à créer tes cours pour t’assurer que tout est parfait, que tu te formes tout le temps, parfois même à dépenser plus que ce que tu gagnes.

Tu es toujours en train de lire cet article ? Tu te demandes alors en quoi tout cela est une bonne chose et pourquoi je t’ai félicité au début de cet article ?

J’ai cherché des statistiques dans la littérature, dans les articles pour les professeurs de yoga mais je n’ai pas trouvé de chiffres vraiment spécifiques à notre métier. Par contre, ce que j’ai trouvé, c’est que 70% des personnes ayant de près ou de loin un lien avec l’enseignement et la transmission ont souffert ou souffrent de ce phénomène de l’imposteur. Tu n’es pas seul.e.

Mais alors, comment retirer le masque ?

Identifier la source de tes croyances limitantes.

C’est clair que ça ne va pas résoudre le problème, mais ça peut aider à comprendre d’où ça vient. Ça peut être une remarque de l’entourage qui t’a marqué et à laquelle tu t’accroches pour justifier ce que tu apparentes à de la médiocrité. Cela peut venir de ton éducation.

Par exemple, si quelque chose est facile pour toi naturellement, mais que l’on t’a inculqué qu’il fallait travailler dur pour être bon, tu auras peut-être du mal à comprendre et accepter tes facilités innées dans un domaine.

Cesser de se comparer aux autres :

Commence plutôt à te comparer à toi même et à tes propres progrès, à ta propre évolution. Avec recul, sincérité et objectivité.

T’auto-valoriser.

Quand un élève te fait un compliment, est-ce que tu lui dis merci ou est-ce que tu te justifies ? Apprends déjà à dire merci sans rien justifier derrière, de manière très factuelle. Note tes talents, tes compétences, les compliments, les réussites et des faits, rien que des faits.

L’idée, c’est que tu notes ce que tu ne reconnais pas encore chez toi, mais que les autres voient (« je suis une bonne enseignante pour les tout débutants », « j’ai été recrutée pour ma bonne humeur et mon sourire »…)

Ce petit carnet, ton cahier de fierté, sans le filtre de ton Imposteur interne, tu pourrais le solliciter pour te redonner du baume au cœur dans les périodes d’imposteurite aigue. 😉

Fais-le quand-même :  Just fuck it and do it anyway.

Ton ressenti de l’imposteur, il est là, de toute façon. Il vit avec toi, il vit en toi. Il va, il vient. Alors fais-le quand même.

Tu ne seras jamais plus fier.e de toi qu’en osant faire les choses même si tu as peur.

Prends ce ressenti de l’imposteur à bras le corps, dis-lui merci, félicite-toi de ressentir tout ça.

Rappelle-toi que le maître a échoué plus de fois que l’élève n’a même essayé. Chaque moment de doute est une opportunité de croissance et d’apprentissage. Ta pratique et ton enseignement sont authentiques et précieux, nourris par ton chemin unique. Aie foi en ta capacité à guider et inspirer tes élèves, car tu apportes une lumière unique au monde du yoga.

Love,

Coralie

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