Quand on commence à enseigner le yoga, on a souvent la tête pleine d’envies… et le ventre noué par une bonne dose de doutes (oui, oui, on passe toutes et tous par là !).
Pas facile de trouver son équilibre entre inspiration, légitimité, intuition…et rentabilité.
Après avoir accompagné des dizaines de jeunes profs, j’ai remarqué que les mêmes pièges revenaient en boucle.
Ce n’est pas une question de talent ou de compétences mais de clarté.
Alors aujourd’hui, je te partage les 7 erreurs les plus courantes des jeunes profs de yoga, et surtout comment t’en libérer sans te juger.
Spoiler : si tu t’y reconnais, tu n’es pas en retard. Tu es juste en chemin.
1. Chercher à tout maîtriser avant de se lancer comme prof de yoga
« Je ne suis pas encore prêt.e, il me faut une autre formation… »
Ce qui se cache derrière : un besoin de légitimité.
Ce qu’on oublie : c’est en enseignant qu’on apprend vraiment à enseigner.
Ma suggestion :
Commence là où tu es. Donne un cours à deux ami.e.s, propose un atelier dans ton salon, recycle tes séquences et répètes. Tu verras que la confiance se construit en faisant, pas en attendant. La maîtrise vient de l’expérience, pas du nombre de certifications. (je sais que tu as du mal à me croire, mais te former encore et encore est une forme élégante de procrastination active à te lancer vraiment 😉)
2. Croire qu’il faut plaire à tout le monde
« Je veux proposer un yoga doux… mais ici, ils aiment les cours dynamiques. »
Ce qui se cache derrière : la peur de ne pas remplir ses cours et ne pas plaire.
Ce qu’on oublie : ta singularité est justement ce qui attire les bons élèves.
Ma suggestion :
Pose-toi cette question : quel type de yoga j’ai vraiment envie d’incarner ? Et pour qui ? Affirme ton style, même s’il ne correspond pas à la majorité. Tu n’as pas besoin de 30 élèves pour réussir. Tu as besoin de 5 qui vibrent avec ce que tu proposes. C’est comme ça que se crée une communauté alignée. Au début, c’est bizarre pour toi et tes client.e.s mais plus tu prendras de l’assurance, plus le tri se fera naturellement pour le bien de tout le monde.
3. Créer des séquences de yoga trop complexes quand on débute
« Mon flow fait 17 postures, et je dois tout retenir… »
Ce qui se cache derrière : la croyance que plus c’est complexe, plus c’est valable.
Ce qu’on oublie : un bon cours, c’est un message clair et un rythme cohérent.
Ma suggestion :
Reviens à l’essentiel. Choisis une posture phare, un mouvement / enchaînement répétitif et cohérent ou une intention claire, et construis autour. Simplifier, ce n’est pas appauvrir. C’est renforcer l’impact de ton cours. Toute cette partie, c’est vraiment mon ADN, à travers le programme Let it Flow. Je te laisse t’inscrire en liste d’attente ici si tu es intéressé.e d’en savoir plus.
4. Penser qu’il faut un thème incroyable à chaque cours de yoga
« Qu’est-ce que je fais demain ? Je n’ai plus d’idées ! »
Ce qui se cache derrière : la pression de toujours être originale ou spirituelle.
Ce qu’on oublie : parfois, un ressenti, un mot, ou une saison suffit.
Ma suggestion :
Commence par toi. Comment tu te sens aujourd’hui ? Quel mot t’accompagne cette semaine ? À partir de là, construis une petite phrase, un point de départ depuis l’espace de tes propres envies. Tu n’as pas besoin d’un thème révolutionnaire. Juste d’un fil conducteur sincère. L’intention devient le cœur du cours, pas un accessoire.
5. S’épuiser à faire du contenu au lieu de cultiver son lien
« Il faut que je sois sur Instagram, que je poste des Reels, une newsletter, etc. »
Ce qui se cache derrière : la peur d’être oubliée.
Ce qu’on oublie : ce qui fidélise, c’est la relation, pas l’algorithme.
Ma suggestion :
Pose-toi une question simple : quel type de contenu me ressemble vraiment ? Si tu aimes parler, choisis l’audio. Si tu aimes écrire, fais-le avec régularité. Et surtout, parle vrai. Tu peux simplement partager une anecdote, un extrait de ton carnet, une phrase que tu as dite en cours. Tu n’es pas créatrice de contenu. Tu es prof de yoga. Et ton quotidien est déjà une source d’inspiration.
(pour aller plus loin sur comment développer une communauté de yoga : tu peux lire l’article : Les 5 piliers pour développer une communauté de yoga fidèle)
6. Se comparer aux autres profs… sans connaître leur réalité
« Elle a plus d’élèves, plus d’abonnés, plus de projets… »
Ce qui se cache derrière : la confusion entre inspiration et compétition.
Ce qu’on oublie : chacun a un contexte, une énergie, une histoire.
Ma suggestion :
Quand tu sens la comparaison monter, demande-toi : qu’est-ce que cette personne m’inspire ? De quoi ai-je l’impression de manquer ? Transforme la comparaison en miroir de tes désirs profonds. Et rappelle-toi : tu ne vois qu’une fraction de leur réalité. L’essentiel, c’est ton rythme à toi, pas leur vitrine. Et comparer ton étape 1 à leur étape 18 est une erreur, mais ça, tu le sais déjà 😉
7. Oublier que toi aussi, tu as besoin de cadre et de soutien
« Je ne m’attendais pas à me sentir aussi seul.e, et devoir tout faire tout.e seul.e ! »
Ce qui se cache derrière : la croyance que si je suis une bon.ne prof, je devrais tout gérer en solo.
Ce qu’on oublie : même les meilleur.e.s ont besoin d’une boussole.
Ma suggestion :
Ne reste pas seul.e dans tes doutes. Appuie-toi sur des ressources fiables, sur des personnes qui te comprennent, sur des outils qui respectent ton énergie. Que ce soit un podcast, un programme, une méthode, ou une pratique d’écriture, choisis ce qui te ramène à toi. Le soutien, c’est un droit, pas un aveu de faiblesse.
Tu vois, il n’y a rien d’anormal dans ces erreurs. Elles font partie du chemin.
A propos de chemin, je t’invite à écouter sans attendre l’épisode de podcast n°67 : « Shu Ha Ri : le chemin de toute prof de yoga, de l’imitation à la création ». Cet épisode est une vraie boussole pour savoir où tu en es, et où tu vas !
Lien vers l’épisode 67 – Shu Ha Ri

